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Partie 2 : Forêts et maladies humaines
Forêts et allergies
Publié : 31 août 2018
Résumé
Il existe une littérature abondante consacrée aux effets bénéfiques des forêts sur la santé physique et men-tale. Mais on ne saurait dissimuler que les milieux forestiers peuvent aussi avoir des effets défavorables dont certains, de nature allergique, ont été sous-étudiés. Une revue bibliographique étendue nous a permis de réaliser une première synthèse sur le sujet. L’accent est mis sur les forêts tempérées, et spécialement sur les forêts françaises. Les pollens anémophiles émis par les arbres à feuilles caduques sont la principale cause des allergies respiratoires liées aux forêts. Les risques se concentrent entre le milieu de l’hiver et la fin du printemps. Les pollens de Frêne, de Charme et de Bouleau et, plus accessoirement, les pollens de Chêne et de Hêtre entraînent des réactions allergiques non seulement en forêt, mais aussi à des distances considérables. Par sa forte humidité et l’abondance de la matière organique en décomposition, le milieu forestier est également favorable au développement des moisissures. De ce fait, les spores fongiques peuvent être à l’origine de manifestations allergiques rappelant les pollinoses. Quant aux « autres » allergies, il s’agit surtout de dermatites de contact qui touchent avant tout les travailleurs du bois. Mais un cas particulier est celui des allergies provoquées par les chenilles processionnaires du pin, en extension rapide vers le nord. La fréquence des réactions allergiques observées en forêt, ou ayant leur origine en forêt, rend nécessaire la mise en place d’un dispositif ambitieux de surveillance aérobiologique et épidémiologique.
Abstract
Objective: Many research papers have addressed the beneficial effects of forests in promoting mental and physical health. However, it should also be made clear that forest environments could have detrimental effects, some of which, in the form of allergies, have hitherto been largely neglected. Methods: The authors conducted a comprehensive review of the literature that provides an initial synthesis on this matter. The emphasis was on temperate forests, especially French forests. Results: Anemophilous pollen from deciduous trees is the major factor causing respiratory allergies in connec-tion with forests. The risks are concentrated in the period from mid-winter to late spring. Ash, hornbeam and birch pollen and, more incidentally, oak and beech pollen induce allergic reactions not only in the forests, but also considerable distances away. Due to high humidity and because decaying organic matter is very abundant, the forest environment is also a breeding ground for mould growth. Hence, fungal spores can also trigger allergic symptoms that bring to mind hay fever. Lastly, there are «other» allergies that mainly involve contact dermatitis symptoms, predominantly affecting forestry personnel. However, the pine processionary moth, whose range is spreading rapidly northwards and whose setae contain several major allergens, is a special case. Conclusion: Allergic reactions observed in forests or originating in forests are sufficiently frequent to justify setting up an extensive aerobiological and epidemiological monitoring system.
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