Les trajectoires paléoécologiques comme cadre d'identification des références écosystémiques
Résumé
L’identification d’une référence écosystémique est une démarche essentielle à tous projets de gestion, conservation, ou restauration écologique. Néanmoins, c’est une démarche qui reste délicate car elle s’avère encore largement discutée, autant dans la communauté des sciences de l’environnement que dans le domaine de la gestion de l’environnement. Nous proposons ici d’aborder cette démarche de l’identification des références écosystémiques par le prisme des approches dites rétrospectives, de paléoécologie ou d’écologie historiques, qui permettent d’appréhender les trajectoires écologiques à long terme. Ainsi, nous présentons une synthèse de l’état des connaissances sur l’évolution passée des forêts, depuis le début de l’Holocène, et nous dressons un panorama sur cette notion de références écologiques, et les façons de les identifier rétrospectivement.
Abstract
Identifying an ecosystem reference is key to all management, conservation, or ecological restoration projects. Nevertheless, the approach is tricky because it is still largely debated, in the environmental sciences community as well as in the field of environmental management. In the present article, we propose to identify ecosystem references from the angle of so-called retrospective, paleoecology or historical ecology approaches, so as to tackle long-term ecological trajectories. We present a summary of the current state of knowledge on the past evolution of forests since the beginning of the Holocene. We also provide an overview of the notion of ecological references and of the ways of identifying them retrospectively.
Introduction
L'histoire à long terme des écosystèmes et des paysages est étudiée depuis des décennies par un grand nombre d'approches scientifiques, à différentes échelles de temps et d'espace (p. ex. Roberts, 1998 ; Kalis et al., 2003 ; Giesecke et al., 2017 ; Zanon et al., 2018). Pour cela, divers indicateurs et archives peuvent être utilisés pour identifier et caractériser les états écologiques antérieurs, en particulier sur des aspects de composition spécifique et de structure spatiale des peuplements animaux et végétaux. Il est aussi possible de caractériser les mécanismes des changements, leurs déterminismes, ainsi que les réponses des systèmes écologiques en termes de résistance et résilience (Willis et al., 2010 ; Carcaillet et al., 2020). Ces connaissances constituent des sources d'information nécessaires pour orienter les choix/stratégies de gestion/conservation ou restauration de l'environnement (Foster, 2002 ; Girel, 2006 ; Willis et al., 2007 ; Birks, 2012).
Elles reposent sur des outils de paléoécologie et d’écologie historique qui permettent de caractériser (c’est-à-dire détecter, quantifier, dater) la composition, la structure ou le fonctionnement des écosystèmes du passé, avec une précision spatiale et temporelle qui dépendra des outils/indicateurs utilisés et des archives dans lesquelles sont enfouis et préservés les indicateurs utilisés.
Dans cette contribution, nous présentons de manière succincte les grands types de végétation forestière identifiés pour l'Europe au cours de l'Holocène (c'est-à-dire, les 11 000 dernières années), au sein duquel les références écologiques peuvent être définies. En effet, nous constaterons que les écosystèmes forestiers sont passés progressivement de trajectoires écologiques
Les grands types de végétation en Europe au cours de l’Holocène
La forêt “climatique”
En Europe, au cours des chronozones
Au cours de l'Atlantique (c. 8300-5200 ans BP), profitant de l'optimum climatique de l'Holocène et de l'extinction des dernières populations de grands herbivores en Europe due à aux pressions croissantes de la chasse ou de l'évolution climatique (Swift et al., 2019), la chênaie mixte arrive à son apogée, avec également au cours de cette période le début du développement des Frênes (Fraxinus excelsior) et des Aulnes (Alnus spp.), et d'une couverture forestière, plus ou moins continue, qui s'étend jusque dans les massifs de montagne, à une altitude variable selon les espèces et la latitude (Giesecke et al., 2017 ; Zanon et al., 2018). Mais cette couverture forestière va diminuer au cours de la deuxième moitié de l'Atlantique. En effet, à partir de c. 6000 BP se déroule une phase clé du développement socioculturel des populations humaines, la révolution néolithique (Lumley & Midant-Reynes, 2006). Cette phase voit la sédentarisation des populations humaines, ce qui induit l'accélération de la domestication d'espèces sauvages et l'émergence des premières formes d'agriculture (Barker, 2009 ; Zohary et al., 2012 ; Stephens et al., 2019). L'augmentation nette de la démographie et les développements technologiques vont induire un accroissement progressif de l'utilisation des ressources naturelles, de l'usage des sols à la consommation de matières premières. Ainsi l'occurrence des premiers défrichements, des premières cultures de céréales, des premiers pâturages, ainsi que l'augmentation de la fréquence des incendies et des évènements d'érosion, visibles dans les enregistrements paléoécologiques, sont autant de perturbations écologiques qui témoignent d'une intensification des impacts sur les écosystèmes et sur leurs trajectoires dynamiques (p. ex. Bal et al., 2010 ; Sadovnik et al., 2014). Néanmoins, ces perturbations anthropiques néolithiques restent limitées dans l'espace, à l'échelle locale du peuplement forestier, et dans le temps, sauf dans le pourtour méditerranéen où elles sont déjà de large ampleur, de l'ordre du paysage ou même régionales (p. ex. Mohen, 2006 ; Jalut et al., 2009). Elles ne se généralisent en Europe centrale qu'à partir de l'âge du bronze (c. 4700 à 2700 ans BP), au cours du Subboréal (c. 5200-2700 ans BP ; Baumann & Poschlod, 2008 ; Roberts et al., 2011). Dans les Alpes, au cours de l'Atlantique, il est observé l'installation de l'Épicéa (Picea abies), parfois en concurrence avec le Sapin (Abies alba) qui peut être déjà établi localement, avant que les populations de ces deux espèces ne régressent à la fin du Subboréal, au cours de l'âge du bronze (Tinner & Lotter, 2006 ; Walsh & Giguet-Covex, 2020). L'Épicéa s'installera également dans le Jura et les Vosges, mais plus tardivement, au cours des deux derniers millénaires (De Klerk, 2014 ; Gouriveau et al., 2020), mais il ne colonisera pas naturellement les autres massifs de montagne en France, contrairement au Sapin qui s'établit par exemple dans les Pyrénées dès la fin de l'Atlantique (p. ex. Cunill et al., 2015). De même on observe dès l'Atlantique la présence d'arbres plus spécifiques de certains milieux de montagne, comme dans les Alpes du sud le Pin cembro (Pinus cembra) ou le Mélèze (Larix decidua ; p. ex. Talon, 2010).
La forêt anthropique
Au cours de la chronozone du Subatlantique (c. 3000 ans BP à aujourd'hui), les techniques agricoles, l'utilisation et le stockage des ressources, deviennent plus évolués, en particulier au cours de l'âge du fer (c. 3000-2100 ans BP ; p. ex. Dumayne-Peaty, 1998 ; Rubiales et al., 2011 ; Million et al., 2018). L'agriculture et l'élevage s'intensifient, les échanges commerciaux se développent sur de grandes distances (Kristiansen & Suchowska-Ducke, 2015). En parallèle, on observe des types de changements environnementaux à de larges échelles. Par exemple, on identifie une certaine synchronicité continentale dans l'augmentation de la fréquence des incendies, ce qui indique clairement que le feu au cours de cette période est largement utilisé en Europe comme outil pour défricher les espaces boisés (Carcaillet et al., 2002 ; Vannière et Martineau, 2005 ; Power et al., 2008). Dans ce contexte, les dynamiques forestières se poursuivent, sous l'influence plus ou moins directe des activités humaines. Ainsi, au cours du Subatlantique, en milieux de plaines et de collines, on observe en particulier le développement du Hêtre (Fagus sylvatica) et l'émergence du Charme (Carpinus betulus) (Magyari, 2002 ; Tinner & Lotter, 2006 ; Giesecke et al., 2007). En montagne, la limite altitudinale des forêts qui atteint environ 2 000 m, selon les versants et la latitude, descend progressivement de plusieurs centaines de mètres, là aussi en lien avec les activités humaines, en particulier les incendies et le pastoralisme (p. ex. Wick & Möhl, 2006 ; Reasoner & Tinner, 2008 ; Walsh & Giguet-Covex, 2020).
Au cours de l'Antiquité (c. 2100-1500 ans BP), l'emprise de l'homme sur les espaces naturels et l'usage des ressources augmentent encore (Giesecke et al., 2017 ; Zanon et al., 2018). La notion de parcellaire émerge avec les divisions en saltus (terres cultivées) et en saltus publicis (terres boisées), et laisse des traces durables dans les patrons de biodiversité
La deuxième moitié du XIXe siècle et le XXe siècle voient se mettre en place l'administration forestière et les premiers grands programmes d'aménagement du territoire tels que la restauration des terrains en montagne et les plantations du Fonds forestier national (Kalaora & Savoye, 1986 ; Cinotti, 1996 ; Boutefeu, 2005 ; Chalvet, 2011). De plus, les changements socioéconomiques induisent l'exode rural et la déprise agricole qui laissent à l'abandon de grandes surfaces recolonisées progressivement par les espèces forestières (Koerner et al., 2000). Parallèlement, les effectifs des populations animales forestières, et donc leurs rôle et place dans les écosystèmes forestiers, fluctuent également en fonction des changements socioculturels. Les effectifs de populations sont fortement liés aux pressions des prélèvements cynégétiques. Or, ces pressions cynégétiques changent au cours du temps en fonction du “statut de gibier” que donnent les droits de chasse de telle ou telle époque. On observe par exemple que, jusqu'à la Révolution, les ongulés, comme par exemple le cerf élaphe (Cervus elaphus) et le chevreuil (Capreolus capreolus), sont des “bêtes nobles” car réservées à la chasse aristocratique. Ils sont donc relativement peu chassés, comme en atteste leur faible fréquence dans les résultats de fouilles archéologiques de fosses de déchets d'habitations de cette période. Ainsi, leurs effectifs étaient certainement assez élevés, au moins jusqu'à la Révolution. Par la suite, le droit de chasse se “démocratise” progressivement (Estève, 2004) et l'ensemble des populations animales forestières sont impactées à la baisse. Puis, au cours des XXe et XXIe siècles, la chasse se structure pour devenir davantage un loisir. Les populations animales augmentent grâce aux actions en faveur des chasseurs qui veulent “du gibier”, et elles profitent également de la reprise forestière des espaces abandonnés par l'homme suite à l'exode rural.
Ainsi, on constate que les trajectoires des écosystèmes forestiers à long terme, aussi bien dans leurs composantes végétales qu’animales, deviennent progressivement de plus en plus liées au développement socioculturel humain, depuis le Néolithique, jusqu’à devenir quasiment totalement contrôlées par les enjeux socioéconomiques, à partir de la fin du Moyen Âge.
La notion de références écologiques
Pourquoi définir des références écologiques ?
Le passage sur du temps long de systèmes écologiques contrôlés par des influences naturelles (climatiques) à des systèmes écologiques contrôlés par les activités humaines (les socioécosystèmes) n'est pas sans conséquences sur les interactions homme-milieux. Rétrospectivement, il a été montré qu'un certain nombre de sociétés se sont effondrées à cause de leur mode d'exploitation des ressources naturelles dans un contexte d'aléas climatiques ou de crises sociodémographiques (Diamond, 2009 ; Tainter, 2013). Aujourd'hui, les connaissances scientifiques pointent sans ambiguïté la causalité anthropique dans la dégradation de l'état de la biodiversité et des écosystèmes et dans la dégradation de la qualité des ressources naturelles et des services écosystémiques (Balbi et al., 2019 ; Tollefson, 2019). Ainsi, l'état actuel de la relation homme-milieux implique des choix cruciaux en termes de gestion et de développement durable (Dietz & Adger, 2003). Dans cette démarche, les références écologiques sont essentielles pour éclairer a priori et évaluer a posteriori les stratégies d'action ou de non-intervention. Les références écologiques sont nécessaires en particulier pour contribuer à identifier des états cibles pour la restauration écologique (Bakker et al., 2000 ; Egan & Howell, 2001 ; Jackson & Hobbs, 2009 ; Balaguer et al., 2014 ; Aronson et al., 2017 ; Gann et al., 2019), pour contribuer à la priorisation dans les stratégies de conservation écologique (Foster, 2002 ; Willis et al., 2007 ; DeClerck et al., 2010) et pour guider les actions de gestion durable des ressources (Farrell et al., 2000 ; Agnoletti, 2007 ; Lynch et al., 2019). Ceci en apportant des connaissances sur les capacités d'adaptation (c'est-à-dire résistance et résilience) et les déterminismes des trajectoires à long terme des écosystèmes forestiers.
Qu’est-ce qu’une référence écologique ?
L'identification et l'évaluation de tout changement repose sur une comparaison par rapport à un état de référence, préchangement. Dans les systèmes écologiques, les principales causes de changement sont les perturbations écologiques, qu'elles soient naturelles ou anthropiques (Pickett & White, 1985 ; Vanacker et al., 2014). Ainsi, un état de référence peut être considéré comme un état avant l'occurrence d'une perturbation qui serait assez significative, de par sa fréquence ou son intensité ou sa surface, etc., pour induire un changement de trajectoire écologique. Néanmoins, les systèmes écologiques sont des systèmes complexes, en dynamique continue et multidimensionnelle (Franklin et al., 2020 ; figure 1). Il ne semble donc pas pertinent de définir un seul et unique état de référence, vu comme un état initial avant perturbation, mais plutôt un ensemble d'états de référence correspondant à une succession d'états antérieurs de l'écosystème considéré, c'est-à-dire à sa trajectoire écologique (Clewell & Aronson, 2013 ; Balaguer et al., 2014 ; Aronson et al., 2017 ; Hess et al., 2020). Des changements de trajectoire se produiront en fonction de telle ou telle perturbation et de la réponse de l'écosystème en termes de résistance et de résilience (Brang, 2001 ; Johnstone et al., 2016). Une perturbation qui induirait un changement vers une trajectoire alternative marque un état de référence, c'est-à-dire la trajectoire écologique antérieure au changement.
Figure 1 Représentation graphique d’une trajectoire écologique
De plus, une référence écologique, au-delà de correspondre à une trajectoire écologique antérieure à une perturbation, n'est pertinente que s'il y a un basculement vers une trajectoire différente, dite dégradée (MacDougall et al., 2013 ; Dufour, 2018). Cette dégradation écologique implique la perte de l'intégrité écologique, c'est-à-dire la prépondérance anthropique comme déterminisme de l'état écologique au détriment des processus naturels (Wurtzebach & Schultz, 2016 ; Roche & Campagne, 2017). Les références écologiques seraient donc des écosystèmes naturels. Cependant, cette vision de référence écologique nécessairement naturelle est à nuancer car, depuis l'émergence des socio-écosystèmes, les entités naturelles sont très difficiles à identifier et semblent très rares dans l'actuel (Sabatini et al., 2018). Ceci même pour des écosystèmes considérés longtemps comme primaires, pour lesquels il a été montré assez récemment qu'ils ont en fait bien été impactés par les activités humaines dans le passé, comme par exemple certaines parties des forêts tropicales amazoniennes (p. ex. Bodin et al., 2020). La définition d'une référence écologique n'est de fait pas antinomique des activités anthropiques, mais correspond à un état écologique plus ou moins anthropisé, moins dégradé que l'état actuel, postperturbation anthropique. Il s'agit ici d'évaluer le niveau d'anthropisation des systèmes écologiques, en “négatif” de leur niveau de naturalité (Siipi, 2004 ; Josefsson, 2009 ; Winter, 2012). Ainsi, les références écologiques ne sont pas nécessairement naturelles, mais correspondent à des systèmes écologiques qui présentent des niveaux de naturalité assez élevés pour permettre le développement d'une biodiversité spécialisée et d'écosystèmes matures.
C'est, par exemple, le cas de la forêt de la Sainte-Baume dans le sud-est de la France. Il s'agit d'un massif forestier tempéré, sur une surface assez restreinte, dans le contexte des paysages méditerranéens de garrigues et de pinèdes de la Provence calcaire (Darras et al., 2017). Les analyses préexistantes (Chalvet, 2013) et nos propres travaux phytohistoriques (analyses pédoanthracologiques) montrent que la présence de cette forêt est la résultante, d'une part, d'un topoclimat dû à la présence d'une falaise surplombant la forêt et, d'autre part, de la présence d'un monastère depuis le XIIIe siècle qui institutionnalise le caractère sacré du massif forestier et qui l'a ainsi protégé pendant plusieurs siècles. Ainsi, au-delà des dernières décennies de gestion conservatoire de ce site remarquable (la forêt de la Sainte-Baume est une réserve biologique depuis 1974 et elle est classée sous le label « Forêt d'Exception » de l'ONF depuis 2018), des paramètres à la fois naturels et anthropiques locaux ont contribué à maintenir la trajectoire écologique du massif à un degré élevé de naturalité et de maturité forestière (Bonin et al., 1983 ; Charles, 1991). Et cette trajectoire forestière ancienne correspond assez bien aux références écologiques identifiées localement grâce aux outils historiques et paléoécologiques comme correspondant à une trajectoire de hêtraie mixte avec des Chênes caducs, probablement des Chênes pubescents (Quercus pubescens), encore observée aujourd'hui dans ce site. Pour autant, la présence de charbons de bois macroscopiques dans les sols indique que les peuplements forestiers ont brûlé localement, et ce de manière répétée depuis des millénaires. De plus, la présence localisée de niveaux d'accumulation sédimentaire qui résultent d'érosion postincendie (Pierce et al., 2004) indique clairement des phases de déboisements localisés dans le massif. Ainsi, il est mis en évidence que la forêt de la Sainte-Baume a été perturbée par des incendies, certainement d'origine anthropique. Cette étude montre également que les perturbations identifiées au niveau intraforestier n'ont pas causé le passage de seuils de résistance à l'échelle du massif. À l'échelle locale, le système semble avoir présenté un niveau de résilience qui lui a permis de rester dans une trajectoire écologique proche de l'état de référence.
Ainsi, on voit par cet exemple que l’identification d’une référence écologique, au sens de trajectoire écologique de référence comme dans l’exemple précédent la trajectoire de hêtraie mixte avec des Chênes caducs, est délicate car elle repose sur l’évaluation au cas par cas de mécanismes multidimensionnels et multifactoriels, avec ici plusieurs facteurs locaux indépendants les uns des autres et l’héritage de déterminismes à différentes échelles de temps et d’espace.
Comment identifier une ou des référence(s) écologique(s) ?
Pour identifier une référence écologique, ou donc une trajectoire de référence, il est possible de s'appuyer sur des écosystèmes naturels contemporains, ou plus généralement des écosystèmes seminaturels, ou renaturés (au sens de réensauvagés ; Svenning et al., 2016), qui sont alors des modèles de comparaison. Néanmoins, les besoins en références écologiques concernent généralement des écosystèmes spécifiques en termes de paramètres et d'interactions biotiques et abiotiques, or les écosystèmes naturels sont rares, au moins en Europe, et les écosystèmes seminaturels, ou renaturés, résultent de mécanismes particuliers locaux. Il apparaît donc que le fait d'utiliser ce type d'écosystèmes comme analogues modernes présente assez rapidement des limites d'application (Locquet & Héritier, 2020). Ainsi, il semble que dans la majorité des cas, pour identifier une référence écologique, il convient de chercher à identifier de façon rétrospective les états écologiques antérieurs de l'écosystème considéré.
Les questionnements qui émergent alors sont de savoir jusqu'à quand remonter dans le temps et sur quelle échelle spatiale pour identifier une référence pertinente par rapport à des enjeux actuels (p. ex. Hodder et al., 2009). Comme vu précédemment, il ne s'agit pas forcément de remonter jusqu'à l'état écologique naturel. Si celui-ci peut s'avérer pertinent, il peut tout autant s'avérer hors sujet pour différentes problématiques locales de conservation, restauration, ou gestion. Il s'agit donc plutôt d'identifier les trajectoires écologiques sur du temps long pour identifier les principaux déterminismes de changements qui ont conduit à l'état actuel (aux héritages actuels), et ce de façon locale (p. ex. Dupouey et al., 2002). En effet, si les grands patrons d'évolution des écosystèmes au cours de l'Holocène sont assez bien connus et décrits de l'échelle globale à l'échelle régionale, comme présenté précédemment pour l'Europe, à l'échelle territoriale et infraterritoriale ces patrons s'avèrent moins clairs. Ils présentent des variations notables qui peuvent s'accentuer avec l'augmentation de la résolution d'analyse car localement des facteurs abiotiques et biotiques, comme par exemple les activités humaines, peuvent accroître l'hétérogénéité des trajectoires écosystémiques. Ainsi, même si le cadre régional ou continental est structurant pour définir pertinemment des références écologiques, il est indispensable de considérer les changements locaux et donc de les identifier (p. ex. Graae et al., 2018 ; Lembrechts et al., 2019). Et ce d'autant plus que l'échelle opérationnelle de gestion est l'échelle locale (par exemple celle des parcelles forestières, de l'ordre de quelques hectares, dans les plans d'aménagements forestiers) et que chaque projet de gestion conservatoire ou de restauration écologique est lié à une problématique et un contexte locaux (Clewell & Aronson, 2013).
Pour identifier de façon rétrospective les états écologiques antérieurs, il peut être utilisé de façon indépendante ou complémentaire un ensemble d'indicateurs et d'archives liés aux pratiques humaines (par exemple les enregistrements archéobotaniques ; Leroyer et al., 2018) ou aux dynamiques naturelles (enregistrements paléoécologiques ; Birks, 2012), depuis des échelles suprarégionales jusqu'à des échelles locales (figure 2). C'est ce qui a été fait dans une étude comparative sur l'origine de pelouses pauvres d'Europe de l'Ouest (Robin et al., 2018). Dans cette étude, nous nous sommes référés à des travaux paléoécologiques réalisés sur six secteurs d'étude. Sur ces sites, les enregistrements en charbon de bois ou en pollens, ainsi que des archives historiques écrites, ont été analysés pour évaluer l'état écologique à partir duquel la trajectoire écologique de pelouse pauvre s'est localement mise en place et sous quels déterminismes, alors qu'actuellement cette trajectoire est souvent en changement vers une trajectoire alternative de reprise forestière (Vassilev et al., 2011; Habel et al., 2013). Les résultats indiquent tous localement la présence d'états forestiers antérieurs à la trajectoire de milieu ouvert, au-delà de 3000 ans avant aujourd'hui. Ceci avec néanmoins des variations locales importantes. Il s'agit d'états de référence constitués par des peuplements de feuillus décidus, par exemple la hêtraie pour les Hautes-Vosges (Schwartz et al., 2005 ; Goepp, 2007) ou d'états boisés préforestiers (boisements pionniers) dans les Cévennes (Vernet, 2006 ; Bal et al., 2014). Les feux d'origine anthropique sont à l'origine des changements observés qui ont induit de fortes et durables modifications des trajectoires antérieures. Le feu est ici encore utilisé comme un outil pour l'ouverture et le maintien de l'état ouvert, pour des usages agricoles. Les états de pelouses sont donc maintenus tant que l'activité anthropique est présente, à l'échelle de plusieurs millénaires. La trajectoire des peuplements forestiers de ces sites a été fortement modifiée par le passage de seuils de résistance depuis les états de référence de forêts à des états postchangement de pelouses pauvres en nutriments. Ces milieux sont restés en l'état durant des millénaires, tant que la perturbation contraignant les trajectoires est restée active, sans que leur résilience potentielle ne puisse s'exprimer. Ces écosystèmes sont donc des héritages écologiques résultant du basculement de milieux forestiers à des milieux de pelouses, par l'intervention de pratiques humaines. Le fait qu'ils soient depuis quelques décennies sujets à des recolonisations forestières, suite au recul des activités humaines locales, est donc en concordance avec leurs états de référence, et correspond dans ce cas à une augmentation de la naturalité de ces systèmes écologiques. Pour autant, ils constituent aujourd'hui encore largement des écosystèmes spécifiques présentant souvent des niveaux de biodiversité remarquables et constituant des habitats refuges pour des espèces patrimoniales qui ne subsistent régionalement plus que dans ces écosystèmes (Klimek et al., 2007 ; Gustavsson et al., 2007 ; Habel et al., 2013). Ainsi, le choix de gestion/conservation/restauration, éclairé par la connaissance des états de référence, doit porter sur des considérations plus vastes, comme par exemple la recherche d'un compromis entre biodiversité et naturalité, à différentes échelles de temps et à des échelles intégrées de planification, depuis le niveau régional jusqu'au niveau local, par exemple de la parcelle forestière (Wallenius et al., 2010 ; Steinhoff, 2012 ; Steinwall, 2015).
Figure 2 Outils d’étude paléoécologique dans leur cadre spatiotemporel analytique
De plus, le fait d’intégrer dans les mosaïques écosystémiques paysagères des espaces qui tendent vers des états de référence anciens, ou du moins qui en ont le potentiel, paraît indispensable aujourd’hui pour anticiper le changement climatique. En effet, la présence de tels espaces, comme les Réserves naturelles ou biologiques, permet :
— d’avoir des laboratoires en conditions réelles pour l’observation des conséquences du changement climatique ;
— et, surtout, de maintenir des espaces forestiers résilients, c'est-à-dire avec un potentiel d'adaptation significatif face au changement climatique en cours et à venir (Thompson et al., 2009 ; de Sadeleer & Coudurier, 2019).
Conclusion
Les éléments de définition et de discussion présentés dans cette contribution suggèrent qu’une référence écologique est une notion abstraite et qui peut paraître assez éloignée des enjeux concrets de gestion/conservation/restauration. Néanmoins, les outils de la paléoécologie et de l’écologie historique permettent d’obtenir des données précises (p. ex. composition taxinomique, distribution des âges, composition géochimique, etc.) sur les trajectoires écologiques qui constituent des références potentielles, en reconstruisant l’évolution des degrés de naturalité au cours du temps, et en identifiant les dynamiques écologiques et leurs déterminismes. Ceci repose principalement sur l’observation générale, présenté dans le texte, qui veut que l’histoire à long terme des écosystèmes forestiers soit indissociable des activités humaines, même si elles ont différents degrés d’impact, depuis des millénaires et jusqu’à aujourd’hui (Rackham, 2003 ; Berglund, 2011). Pour autant, l’âge de la référence, son ancienneté, n’est pas, en soit, un critère de définition. Nous avons montré que pour définir une référence, il faut :
— identifier la trajectoire écologique du système considéré ;
— identifier le degré de naturalité de cette trajectoire ;
— et identifier les points de basculement vers un état dégradé suite à une perturbation anthropique.
La ou les références correspondent aux états antérieurs à cette perturbation anthropique.
Ces références ne sont pas pour autant nécessairement des états écologiques à atteindre par exemple dans une démarche de restauration écologique. Mais elles permettent de définir des directions vers quoi faire tendre la gestion/conservation/restauration, en fonction des enjeux de conservation de la biodiversité et d'adaptation aux changements climatiques (Pörtner et al., 2021), mais aussi des enjeux socioéconomiques et patrimoniaux, qui sont incontournables dans l'Anthropocène.
Notes
- (1) Correspond à la direction prise par des dynamiques de changements d’un système écologique dans le passé, en cours, ou à venir. Un système écologique peut avoir plusieurs trajectoires différentes au cours du temps. On considère que l’on change de trajectoire à partir du moment où le système passe un, ou des seuils de résistance et de résilience qui limitent, voire empêchent définitivement, le retour à la trajectoire préperturbation.
- (2) Correspondent à des phases chronologiques d’évolution du couvert végétal, définies ici selon les enregistrements palynologiques.
- (3) Correspondent aux différentes répartitions spatiotemporelles de la diversité biologique.
Références
- Agnoletti, M. (2007). The degradation of traditional landscape in a mountain area of Tuscany during the 19th and 20th centuries: Implications for biodiversity and sustainable management. Forest Ecology and Management, 249(5), 5-17.
- Arnould, P., Derioz, P., & Hotyat, M. (1995). Chapitre 3 : La forêt. pp. 53-72. Dans : Brunet, R., & Auriac, F. Atlas de France, vol. 6 : Milieux et ressources. Paris : La Documentation française.
- Aronson, J., Blignaut, J.N., & Aronson, T.B. (2017). Conceptual Frameworks and References for Landscape-scale Restoration: Reflecting Back and Looking Forward. Annals of the Missouri Botanical Garden, 102(2), 188-200.Bal, M.C., Rendu, C., Ruas, M.P., & Campmajo, P. (2010). Paleosol charcoal: Reconstructing vegetation history in relation to agro-pastoral activities since the Neolithic. A case study in the Eastern French Pyrenees. Journal of Archaeological Science, 37, 1785-1797.
- Bal, M.C., Allée, P., & Liard, M. (2014). Charcoal from soil: The origin of Nardus stricta grassland and the history of a mountain cultural landscape (Mont Lozère, France) since the Neolithic period. Quaternary International, 366, 3-14.
- Balaguer, L., Escudero, A., Martín-Duque, J.F., Mola, I., & Aronson, J. (2014). The historical reference in restoration ecology: Re-defining a cornerstone concept. Biological Conservation, 176, 12-20.
- Balbi, S., Selomane, O., Sitas, N., Blanchard, R., Kotzee, I., O’Farrell, O., & Villa, F. (2019). Human dependence on natural resources in rapidly urbanizing South African regions. Environ. Res. Lett., 14, 044008.
- Bakker, J.P., Grootjans, A.P., Hermy, M., & Poschlod, P. (2000). How to define targets for ecological restoration? - Introduction. Applied Vegetation Science, 3, 3-6.
- Barker, G. (2009). The Agricultural Revolution in Prehistory: Why did Foragers become Farmers? Oxford: Oxford University Press.
- Baumann, A., & Poschlod, P. (2008). Did calcareous grasslands exist in prehistoric times? An archaeobotanical research on the surroundings of the prehistoric settlement above Kallmünz (Bavaria, Germany). British Archaeological Reports International Series, 1807, 25-37.
- Berglund, B.E. (2011). How mankind has shaped European nature. Veget Hist Archaeobot, 20, 79-81.
- Biraben, J.N. (2003). L’Évolution du nombre des hommes. Population & Sociétés, 394, 1-3.
- Birks, H.J.B. (2012). Ecological palaeoecology and conservation biology: controversies, challenges, and compromises. International Journal of Biodiversity Science, Ecosystem Services & Management, 8, 292-304.
- Bodin, S.C., Molino, J-F. Odonne, G., & Bremond, L. (2020). Unraveling pre-Columbian occupation patterns in the tropical forests of French Guiana using an anthracological approach. Vegetation History and Archaeobotany, 29(5), 567-580.
- Bonin, G., Gamisans, J., & Gruber, M. (1983). Étude des successions dynamiques de la végétation de la Sainte-Baume. Écologie Méditerranéenne, 9, 12-171.
- Boutefeu, B. (2005). L’Aménagement forestier en France : À la recherche d’une gestion durable à travers l’histoire. Vertigo, 6(2), en ligne.
- Bos, J.A.A. (2001). Lateglacial and Early Holocene vegetation history of the northern Wetterau and the Amoneburger Basin (Hessen), central-west Germany. Review of Palaeobotany and Palynology, 115, 177-212.
- Brang, P. (2001). Resistance and elasticity: promising concepts for the management of protection forests in the European Alps. Forest Ecology and Management, 145, 107-119.
- Brewer, S., Cheddadi, R., De Beaulieu, J-L., & Reille, M. (2002). The spread of deciduous Quercus throughout Europe since the last glacial period. Forest Ecology and Management, 156, 27-48.
- Carcaillet, C., Almquist, H., Asnong, H., Carrión, J.S., Gaillard, M.-J., Gajewski, K., Haas, J.N., Haberle, S.G., Hadorn, P., Müller, S.D., Richard, P.J.H., Richoz, I., Rösch, M., Sánchez Goñi, M.F., von Stedingk, H., Stevenson, A.C., Talon, B., Tardy, C., … & Willis, K.J. (2002). Holocene biomass burning and global dynamics of the carbon cycle. Chemosphere, 49, 845-863.
- Carcaillet, C., Desponts, M., Robin, V., & Bergeron, Y. (2020). Long-term steady-state dry boreal forest in the face of disturbance. Ecosystems, 23, 1075-1092.
- Chalvet, M. (2011). Une histoire de la forêt. Paris : Seuil.
- Chalvet, M. (2013). La forêt domaniale de la Sainte-Baume : un espace exceptionnel et protégé en Provence. Les Cahiers de Framespa, 13. doi : 10.4000/framespa.2250
- Charles, J.P. (1991). Une hêtraie à Androsace chaixii dans le massif de la Sainte-Baume. Bull. Soc. Linn. Provence, 42, 59-70.
- Cinotti, B. (1996). Évolution des surfaces boisées en France : proposition de reconstitution depuis le début du XIXe siècle. Revue forestière française, XLVIII (6), 547-562.
- Clewell, A.F., & Aronson, J. (2013). Ecological References. In: Ecological Restoration. The Science and Practice of Ecological Restoration. Washington: Island Press.
- Cunill, R., Métailié, J.P., Galop, D., Poublanc, S., & de Munnik, N. (2015). Palaeoecological study of Pyrenean lowland fir forests: Exploring midelate Holocene history of Abies alba in Montbrun (Ariège, France). Quaternary International, 366, 37-50.
- Dambrine, E., Dupouey, J.L., Laüt, L., Humbert L., Thinon, M., Beaufils, T, & Richard, H. (2007). Present forest biodiversity patterns in France related to former Roman agriculture. Ecology, 88(6), 1430-1439.
- Darras, C., Tresmontant D., & Lemaire, C. (2017). La forêt sacrée de la Sainte-Baume. Naturalia Publications.
- DeClerck, F.A.J., Chazdon, R., Holl K.D., Milder, J.C, Finegan, B., Martinez-Salinas, A., Imbach P., Canet, L., & Ramos, Z. (2010). Biodiversity conservation in human-modified landscapes of Mesoamerica: Past, present and future. Biological Conservation, 143, 2301-2313.
- De Klerk, P. (2014). Palynological research of the Vosges Mountains (NE France): a historical overview. Carolinea, 72, 15-39.
- Delhon, C., Thiébault, S., Brochier, J.L., & Berger, J.F. (2010). Dynamiques de végétation au Tardiglaciaire et à l’Holocène ancien en moyenne vallée du Rhône d’après les données anthracologiques. Quaternaire, 21(3), 281-293.De Sadeleer, O., & Coudurier, C. (2019). Intégration du changement climatique dans la gestion des espaces naturels protégés. Rapport du projet LIFE NaturAdapt.
- Diamond, J. (2009). Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie. Mesnil-sur-l’Estrée : Gallimard.
- Dietz, S., & Adger, W.N. (2003). Economic growth, biodiversity loss and conservation effort. Journal of Environmental Management, 68, 23-35.
- Dressler, M., Selig, U., Dörfler, W., Adler, S., Schubert, H., & Hübener, T. (2006). Environmental changes and the Migration Period in northern Germany as reflected in the sediments of Lake Dudinghausen. Quaternary Research, 66, 25-37.
- Dufour, S. (2018). Une approche géographique de la végétation et de la gestion biophysique des hydrosystèmes fluviaux. Éléments épistémologiques, thématiques et opérationnels, Géographie. Thèse de doctorat, Université de Rennes, France.
- Dumayne-Peaty, L. (1998). Human Impact on the Environment during the Iron Age and Romano-British Times: Palynological Evidence from Three Sites near the Antonine Wall, Great Britain. Journal of Archaeological Science, 25(3), 203-214.
- Dupouey, J.L., Dambrine, E., Laffite, J.D., & Moares, C. (2002). Irreversible Impact of past Land Use on Forest Soils and Biodiversity. Ecology, 83(11), 2978-2984.
- Egan, D., & Howell, E.A. (2001). The historical ecology handbook - a Restorationist’s guide to reference ecosystems. Society for ecological restoration international. Washington: Island Press.
- Estève, C. (2004). Le Droit de chasse en France de 1789 à 1914. Conflits d’usage et impasses juridiques. Histoire & Sociétés Rurales 21, 73-114.
- Farrell, E.P., Fuëhrer, E., Ryan, D., Andersson F., Hüttl R., & Piussi P. (2000). European forest ecosystem: building the future on the legacy of the past. Forest Ecology and Management, 132(1), 5-20.
- Foster, D.R. (2002). Insights from historical geography to ecology and conservation: lessons from the New England landscape. Journal of Biogeography, 29, 1269-1275.
- Franklin, O., Harrison, S., Dewar, R.D., et al. (2020). Organizing principles for vegetation dynamics. Nature Plants, 6(5), 444-453.
- Gann, G.D., McDonald, T., Walder, B., Aronson J., Nelson C.R., Jonson J., Hallett J.G., Eisenberg C., Guariguata, M.R., Liu J., Hua F., Echeverria E., Gonzales E., Shaw N., Decleer, K., & Dixon, K.W. (2019). International principles and standards for the practice of ecological restoration. Second edition. Restoration Ecology, 27(S1), 1-46.
- Giesecke, T., Brewer, S., Finsinger, W., Leydet, M., & Bradshaw, R.H.W. (2017). Patterns and dynamics of European vegetation change over the last 15,000 years. Journal of Biogeography, 44, 1441-1456.
- Giesecke, T., Hickler, T., Kunkel, T., Sykes, M.T., & Bradshaw, R.H.W. (2007). Towards an understanding of the Holocene distribution of Fagus sylvatica L. Journal of Biogeography, 34, 118-131.
- Girel, J. (2006). Quand le passé éclaire le présent : écologie et histoire du paysage. Géocarrefour, 81, e4.
- Gocel-Chalté, D., Guerold, F., Knapp, H., & Robin, V. (2020). Anthracological analyses of charcoal production sites at a high spatial resolution: the role of topographical parameters in historical tree taxa distribution in Northern Vosges Mountains (France). Vegetation History and Archaeobotany, 29, 641-655.
- Goepp, S. (2007). Origine, histoire et dynamique des Hautes-Chaumes du massif vosgien – Déterminismes environnementaux et actions de l’Homme. Thèse de doctorat, Université de Strasbourg, France.
- Gouriveau, E., Ruffaldi, P., Duchamp, L., et al. (2020). Holocene vegetation history in the Northern Vosges Mountains (NE France): palynological, geochemical and sedimentological data. The Holocene, 30, 888-904.
- Graae, B.J., Vandvik, V., Armbruster, W.S., Eiserhardt W.L., Svenning J.C., Hylander K., Ehrlén J., Speed J.D.M., Klanderud K., Bråthen K.A., Milbau A., Opedal Ø.H., Alsos I.G., Ejrnæs R., Bruun H.H., Birks H.J.B., Westergaard K.B., Birks H.H., & Lenoir, J. (2018). Stay or go – how topographic complexity influences alpine plant population and community responses to climate change. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics, 30, 41-50.
- Gustavsson, E., Lennartsson, T., & Emanuelsson, M. (2007). Land use more than 200 years ago explains current grassland plant diversity in a Swedish agricultural landscape. Biological Conservation, 138, 47-59.
- Habel, J.C., Dengler, J., Janišova, M., Török, P., Wellstein, C., Wiezik, M. (2013). European grassland ecosystems: Threatened hotspots of biodiversity. Biodiversity and Conservation, 22, 2131-2138.
- Hess, S.A., Alve, A.E., Andersen, T.J.B, & Joranger, T. (2020). Defining ecological reference conditions in naturally stressed environments – How difficult is it? Marine Environmental Research, 156, 104885.
- Hodder, K.H., Buckland, P.C., & Bullock, B.K. (2009). Can the pre-Neolithic provide suitable models for rewilding the landscape in Britain? British Wildlife, 20(5), 4-15.
- Hoek, W., & Bos, J. (2007). Early Holocene climate oscillations-causes and consequences. Quaternary Science Reviews, 26, pp. 1901–1906.
- Jackson, S.T., & Hobbs, R.J. (2009). Ecological restoration in the light of ecological history. Science, 325, 567-569.
- Jalut, G., Dedoubat, J.J., Fontugne, M., & Otto, T. (2009). Holocene circum-Mediterranean vegetation changes: Climate forcing and human impact. Quaternary International, 200(1-2), 4-18.
- Johnstone, J.F., Allen, C.D., Franklin, J.F., Frelich, L.E., Harvey, B.J., Higuera, P.E., Mack, M.C., Meentemeyer, R.K., Metz, M.R., Perry, G.L.W., Schœennagel, T., & Turner, M.G. (2016). Changing disturbance regimes, ecological memory, and forest resilience. Frontiers in Ecology and the Environment, 14(7), 369-378.
- Josefsson, T. (2009). Pristine forest landscapes as ecological references. Thèse de doctorat, Université des sciences agricoles, Umeå, Suède.
- Kalaora, B., & Savoye, A. (1986). La forêt pacifiée, sylviculture et sociologie au XIXe siècle. Paris : L’Harmattan.
- Kalis, A.J., Merkt, J., & Wunderlich, J. (2003). Environmental changes during the Holocene climatic optimum in central Europe - human impact and natural causes. Quaternary Science Reviews, 22, 33-79.
- Klimek, S., Kemmermann, A.R., Hofmann, M., & Isselstein, J. (2007). Plant species richness and composition in managed grasslands: The relative importance of field management and environmental factors. Biological Conservation, 134, 559-570.
- Koerner, W., Cinotti, B., Jussy, J.H., & Benoît, M. (2000). Évolution des surfaces boisées en France depuis le début du XIXe siècle : Identification et localisation des boisements des territoires agricoles abandonnées. Revue forestière française, LII(3), 249-269.
- Kristiansen, K., & Suchowska-Ducke, P. (2015). Connected Histories: the Dynamics of Bronze Age Interaction and Trade 1500-1100 BC. Proceedings of the Prehistoric Society, 81, 361-392.
- Larsen, A., Robin, V., Heckmann T., Fulling, A., Larsen J.R., & Bork, H.R. (2016). The influence of historic land-use changes on hillslope erosion and sediment redistribution. The Holocene, 26, 1248-1261.
- Lembrechts, J., Nijs, I., & Lenoir, J. (2019). Incorporating microclimate into species distribution models. Ecography, 42(7), 1267-1279.
- Leroyer, C., Marguerie, D., & Zech-Matterne, V. (2018). 40 ans d’archéobotanique en France (1977-2017). ArcheoSciences, 42(1), 0113-134.
- Locquet, A., & Héritier, S. (2020). Interrogation autour de la nature et du sauvage à propos de l’établissement de wilderness areas en Europe. Cybergeo : European Journal of Geography, 946, en ligne.
- Lumley, H. de, & Midant-Reynes, B. (2006). Climats - Cultures - Sociétés aux temps préhistoriques. De l’apparition des Hominidés jusqu’au Néolithique un regard d’ensemble. C. R. Palevol, 5, 3-11.
- Lynch, J.J., Ferrier, A., Ford, A.J., Haberle, S.G., Rule, S., Schneider, L., Zawadzki, A., & Metcalfe, D.J. (2019). Rainforest, woodland or swampland? Integrating time, space and culture to manage an endangered ecosystem complex in the Australian Wet Tropics. Landscape Ecology, 35, 83-99.
- MacDougall, A.S., McCann, K.S., Gellner, G., & Turkington, R. (2013). Diversity loss with persistent human disturbance increases vulnerability to ecosystem collapse. Nature, 494, 86-89.
- Magri, D. (2008). Patterns of post-glacial spread and the extent of glacial refugia of European beech (Fagus sylvatica). Journal of Biogeography, 35, 450-463.
- Magyari, E. (2002). Holocene biogeography of Fagus sylvatica L. and Carpinus betulus L. in the Carpathian-Alpine Region. Folia historico-naturalia musei matraensis, 26, 15-35.
- Messerli, B., Grosjean, M., Hofer, T., Nunez, L., & Pfister, C. (2000). From nature-dominated to human-dominated environmental changes. Quaternary Science Reviews, 19, 459-479.
- Million, S., Eisenhauer, A., Billamboz, A., Rösch, M., Krausse, D., & Nelle, O. (2018). Iron Age utilization of silver fir (Abies alba) wood around the Heuneburg – Local origin or timber import? Quaternary International, 463, 363-375.
- Mitchell, F.J.G. (2005). How open were European primeval forests? Hypothesis testing using palaeoecological data. Journal of Ecology, 93, 168-177.
- Mohen, J.P. (2006). Climat et néolithisation de l’Europe méditerranéenne. C. R. Palevol, 5, 453-462.
- Morin, G.A. (1996). France. In: Morin, G.A., Kuusela, K., Henderson-Howat, D.B., et al. (eds): Long-term historical changes in the resource. Geneva: United Nations Economic Commission for Europe & Food and Agriculture Organization of the United Nations. Timber and Forest Study Papers, No. 10, chapter 3, 19-22.
- Pickett, S.T.A., & White, P.S. (1985). The ecology of natural disturbance and patch dynamics. London: Academic Press.
- Pierce, J.L., Meyer, G.A., & Jull, A.J.T. (2004). Fire-induced erosion and millennial-scale climate change in northern ponderosa pine forests. Nature, 432, 87-90.
- Pörtner, H.O., Scholes, R.J., Agard, J., Archer, E., Arneth, A., Bai, X., Barnes, D., Burrows, M., Chan, L., Cheung, W.L., Diamond, S., Donatti, C., Duarte, C., Eisenhauer, N., Foden, W., Gasalla, M. A., Handa, C., Hickler, T., Hoegh-Guldberg … Ngo, H.T. (2021). Scientific outcome of the IPBES-IPCC co-sponsored workshop on biodiversity and climate change. Bonn, Germany : IPBES secretariat. DOI:10.5281/zenodo.4659158.
- Power, M.J., Marlon, J., Ortiz, N., Bartlein, P.J., Harrison, S.P., Mayle, F.E., Ballouche, A., Bradshaw, R.H.W., Carcaillet, C., Cordova, C., Mooney, S., Moreno, P.I., Prentice, I.C., Thonicke, K., Tinner, W., Whitlock, C., Zhang, Y., Zhao, Y., Ali, A.A. … & Zhang, J.H. (2008). Changes in fire regimes since the Last Glacial Maximum: an assessment based on a global synthesis and analysis of charcoal data. Climate Dynamics, 30, 887-907.
- Rackham, O. (2003). Ancient Woodland: Its History, Vegetation and Uses in England. Dalbeattie : Castlepoint Press.
- Reasoner, M., & Tinner, W. (2008). Holocene treeline fluctuations. pp. 442-446. In: Gornitz, V. (Ed.). Encyclopedia of Paleoclimatology and Ancient Environments. Dordrecht: Springer.
- Roberts, N. (1998). The Holocene an environmental history. 2nd edition. Oxford: Blackwell.
- Roberts, N., Eastwood, W.J., Kuzucuoğlu, C., Fiorentino, G., & Caracuta, V. (2011). Climatic, Vegetation and Cultural Change in the Eastern Mediterranean during the Mid-Holocene Environmental Transition. The Holocene, 21(1), 147-162.
- Robin, V., Dreibrodt, S., & Talon, B. (2021). The Mediterranean old-growth forests: anomalies or relicts? The contribution of soil charcoal analysis. Forests, 12(11), 1541, doi:10.3390/f12111541
- Robin, V., Nelle, O., Talon, B., Poschlod P., Schwartz, D., Bal M.C., Allée, P., Vernet, J.L., & Dutoit T. (2018). A comparative review of soil charcoal data: Spatiotemporal patterns of origin and long-term dynamics of Western European nutrient-poor grasslands. The Holocene, 28(8), 1313-1324.
- Roche, P.K., & Campagne, C.S. (2017). From ecosystem integrity to ecosystem condition: a continuity of concepts supporting different aspects of ecosystem sustainability. Current Opinion In Environmental Sustainability, 29, 63-68.
- Rubiales, J.M., Hernández, L., Romero, F., & Sanz, C. (2011). The use of forest resources in central Iberia during the Late Iron Age. Insights from the wood charcoal analysis of Pintia, a Vaccaean oppidum. Journal of Archaeological Science, 38, 1-10.
- Sabatini, F.M., Burrascano, S., Keeton, W.S., Levers C., Lindner, M., Pötzschner, F., Verkerk, P.J., Bauhus, J., Buchwald, E., Chaskovsky, O., Debaive, N., Horváth F., Garbarino, M., Grigoriadis N., Lombardi F., Duarte, I.M., Meyer, P., Midteng, R., Mikac, S., Mikolas, M., Motta, R., Mozgeris, G., Nunes, L., Panayotov, M., Ódor, P., Ruete, A., Simovski, B., Stillhard, J., Svoboda, M., Szwagrzyk, J., Tikkanen, O.-P., Volosyanchuk, R., Vrska, T., Zlatanov, T.M., & Kuemmerle, T. (2018). Where are Europe’s last primary forests? Diversity and Distributions, 24, 1426-1439.
- Sadovnik, M., Robin, V., Nadeau, M.J., Bork H.-R., & Nelle, O. (2014). Neolithic human impact on landscapes related to megalithic structures: palaeoecological evidence from the Krähenberg, northern Germany. Journal of Archaeological Science, 51, 164-173.
- Schwartz, D., Thinon, M., Goepp, S., Schmitt C., Casner, J., Rosique, T., Wuscher, P., Alexandre, A., Dambrine, E., Martin, C., & Guillet, B. (2005). Premières datations directes de défrichements protohistoriques sur les chaumes secondaires des Vosges (Rossberg, Haut-Rhin). Approche pédoanthracologique. Comptes Rendus de Geoscience, 337, 250-1256.
- Siipi, H. (2004). Naturalness in biological conservation. Journal of Agricultural and Environmental Ethics, 17, 457-477.
- Schoon, M., & Van der Leeuw, S. (2015). The shift toward social-ecological systems perspectives: insights into the human-nature relationship. Natures Sciences Sociétés, 23, 166-174.
- Sommer, R.S., & Zachos, F.E. (2009). Fossil evidence and phylogeography of temperate species: ‘glacial refugia’ and post-glacial recolonization. Journal of Biogeography, 36, 2013-2020.
- Steffen, W., Grinevald, J., Crutzen, P., & McNeill, J. (2011). The Anthropocene: conceptual and historical perspectives. Phil. Trans. R. Soc. Lond. A, 369, 842-867.
- Steinhoff, G. (2012). Naturalness and Biodiversity: Why Natural Conditions Should Be Maintained Within Protected Areas. William & Mary Environmental Law and Policy Review, 37(1), 77-127.
- Steinwall, A. (2015). Naturalness or Biodiversity: Negotiating the Dilemma of Intervention in Swedish Protected Area Management. Environmental Values, 24(1), 31-54.
- Stephens, L., Fuller, D., Boivin, N., et al. (2019). Archaeological assessment reveals Earth’s early transformation through land use. Science, 365, 897-902.
- Svenning, J.C., Pedersen, P.B.M., Donlan, C.J., et al. (2016). Science for a wilder Anthropocene: Synthesis and future directions for trophic rewilding research. PNAS, 113(4), 898-906.
- Swift, J., Bunce, M., Dortch, J., Douglass, K., Faith, J.T., Fellows Yates, J.A., Field, J., Haberle, S.G., Jacob, E., Johnson C.N., Lindsey, E., Lorenzen, E.D. , Louys, J., Miller, G., Mychajliw, A.M., Slon, V., Villavicencio N.A., Waters, M.R., Welker, F., … & Roberts, P. (2019). Micro Methods for Megafauna: Novel Approaches to Late Quaternary Extinctions and Their Contributions to Faunal Conservation in the Anthropocene. BioScience, 69, 877-887.
- Tainter, J.A. (2013). L’Effondrement des sociétés complexes. La Fenderie : Éditions Retour aux Sources.
- Tinner, W., & Lotter, A.F. (2006). Holocene expansions of Fagus sylvatica and Abies alba in Central Europe: where are we after eight decades of debate? Quaternary Science Reviews, 25, 526-549.
- Tollefson, T. (2019). One million species face extinction. Nature, 569, 171.
- Thompson, I., Mackey, B., Mcnulty, S., & Mosseler, A. (2009). Forest Resilience, Biodiversity, and Climate Change. A synthesis of the biodiversity/resilience/stability relationship in forest ecosystems. Secretariat of the Convention on Biological Diversity, Montreal. Technical Series, (43), 67.
- Tzedakis, P.C., Emerson, B.C., & Hewitt, G.M. (2013). Cryptic or mystic? Glacial tree refugia in northern Europe. Trends in Ecology and Evolution, 28, 696-704.
- Vanacker, V., Bellin, N., Molina, A., & Kubik, P.W. (2014). Erosion regulation as a function of human disturbances to vegetation cover: a conceptual model. Landscape Ecology, 29, 293-309.
- Vannière, B., & Martineau, R. (2005). Histoire des feux et pratiques agraires du Néolithique à l’âge de fer en région centre. Gallia Préhistoire, 47(1), 167-186.
- Vassilev, K., Pedashenko, H., Nikolov, S.C., Apostolova, I., & Dengler, J. (2011). Effect of land abandonment on the vegetation of upland semi-natural grasslands in the Western Balkan Mts., Bulgaria. Plant Biosystems, 145(3), 654-665.
- Vera, F.W.M. (2000). Grazing Ecology and Forest History. Wallingford: CABI.
- Vernet, J.L. (2006). History of the Pinus sylvestris and Pinus nigra ssp. salzmanni forest in the Sub-Mediterranean mountains (Grands Causses, Saint-Guilhem-le-Désert, southern Massif Central, France) based on charcoal from limestone and dolomitic deposits. Vegetation History and Archaeobotany, 16, 23-42.
- Wallenius, T., Niskanen, L., Virtanen, T., Hottola J., Brumelis, G., Angervuori, A., Julkunen, J., & Pihlström, M. (2010). Loss of habitats, naturalness and species diversity in Eurasian forest landscapes. Ecological Indicators, 10(6), 1093-1101.
- Walsh, K., & Giguet-Covex, C. (2020). A History of Human Exploitation of Alpine Regions. Encyclopedia of the World’s Biomes, 555-573.
- Wanner, H., Solomina, O., Grosjean, M., Ritz, S.P., & Jetel, M. (2011). Structure and origin of Holocene cold events. Quaternary Science Reviews, 30, 3109-3123.
- Wick, L., & Möhl, A. (2006). The mid-Holocene extinction of silver fir (Abies alba) in the Southern Alps: a consequence of forest fires? Palaeobotanical records and forest simulations. Vegetation History and Archaeobotany, 15(4), 435-444.
- Winter, S. (2012). Forest naturalness assessment as a component of biodiversity monitoring and conservation management. Forestry, 85(2), pp. 293-304.
- Willis, K.J., Bailey, R.M., Bhagwat, S.A., & Birks, H.J.B. (2010). Special Issue: Long-term ecological research Biodiversity baselines, thresholds and resilience: testing predictions and assumptions using palaeoecological data. Trends in Ecology and Evolution, 25(10), 583-591.
- Willis, K.J., Araujo, M.B., Bennett, K.D., Figueroa-Rangel, B., Froyd C.A., & Myers, N. (2007). How can a knowledge of the past help to conserve the future? Biodiversity conservation and the relevance of long-term ecological studies. Philosophical Transactions of the Royal Society B, 362, 175-186.
- Whitehouse, N., & Smith, D. (2010). How fragmented was the British Holocene wildwood? Perspectives on the “Vera” grazing debate from the fossil beetle record. Quaternary Science Reviews, 29, pp. 539-553.
- Woronoff, D. (1990). Histoire des forêts françaises, XVIe-XXe siècles. Résultats de recherche et perspectives. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 6, en ligne.
- Wurtzebach, Z., & Schultz, C. (2016). Measuring Ecological Integrity: History, Practical Applications, and Research Opportunities. BioScience, 66(6), 446-457.
- Zanon, M., Davis, B.A.S., Marquer, L., Brewer, S., & Kaplan, J.O. (2018). European Forest Cover During the Past 12,000 Years: A Palynological Reconstruction Based on Modern Analogs and Remote Sensing. Front. Plant Sci., 9, 253.
- Zohary, D., Hopf, M., & Weiss, E. (2012). Domestication of plants in the Old World: the origin and spread of domesticated plants in Southwest Asia, Europe, and the Mediterranean Basin. Oxford: Oxford University Press.
Pièces jointes
Pas d'informations justificatives pour cet articleStatistiques de l'article
Vues: 1079
Téléchargements
PDF: 384
XML: 47